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Texte

Lorsque l’on évoque les usurpateurs de cette terre « fertile en tyrans », les noms de la ville antique de Boulogne-sur-Mer, Gesoriacum ou Bononia, apparaissent régulière­ment comme le point de passage, principal sinon exclusif, des troupes des prétendants au pouvoir ou de celles qui les combattent. Ainsi, même si les textes anciens ne sont guère explicites, c’est très probablement par ce port installé dans l’estuaire de la Liane que Clodius Albinus rejoignit la Gaule1, avant de livrer bataille aux troupes de Septime Sévère. Un siècle plus tard, c’est évidemment depuis Boulogne que Carausius, missionné pour combattre la piraterie littorale2, s’emparait de la Bretagne et se faisait proclamer empereur. En 293 ap. J.-C., le siège des Gesoriacenses muri3 fut le premier acte du rétablissement de l’autorité de Rome sur le nord de la Gaule et c’est toujours depuis le « rivage bouillonnant de Gesoriacum »4 que Constance Chlore lança ses troupes à la reconquête de la Britannia. C’est encore dans cette « ville côtière [...], placée la première sur le rivage des Gaules »5 que Constantin III, nouvellement proclamé empereur par les légions de Bretagne (407 ap. J.-C.), s’attardait pour rallier les soldats « de toute la Gaule et de l’Aquitaine ».

Quelles traces ces usurpations et ces opérations guerrières ont elles laissées dans la topographie urbaine de la ville portuaire ? Ont-elles influé les fonctions militaires, com­merciales et politiques de l’antique Gesoriacum / Bononia ? L’archéologie boulonnaise des dernières décennies, confrontée aux sources textuelles, dévoile progressivement l’histoire d’une cité profondément reliée à celle de la Britannia. Elle démontre, au-delà des crises politiques et militaires successives, le grand dynamisme des échanges entre les deux rives du détroit, du Ier au IVe siècle de notre ère. Elle vient préciser la chronologie de la classis Britannica, la flotte de Bretagne, dont le siège était installé à Boulogne, et qui fut souvent associée à ces usurpations. L’archéologie atteste également l’impact particulier des épisodes de Clodius Albinus et de Carausius sur la ville, si ce n’est par l’intervention directe de ces usurpateurs, en tout cas par les bouleversements que ces événements ont induits.

Les usurpateurs de Bretagne et la classis Britannica

Nous ne discuterons pas ici les origines et les premiers développements de la classis Britannica aux Ier et IIe siècles de notre ère, en rappelant simplement que cette flotte provinciale fut probablement créée dans les suites de la conquête de la Bretagne par Claude6, avec une première attestation littéraire à l’occasion de la révolte de Civilis, dans les années 69-70 ap. J.-C7. L’hypothèse est désormais mieux étayée par l’archéologie, notamment depuis la fouille de la basilique Notre-Dame8, avec des indices qui se multiplient de l’existence d’un premier camp militaire à Boulogne-sur-Mer, dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère9. Une (re)construction des installations de la classis Britannica, également bien attestée par les fouilles, intervint au début du IIe siècle, probablement sous le règne d’Hadrien10, aussi bien sur le plateau de la ville haute qui abrite le camp de la flotte que plus au sud, sur les rives de la Liane, dans ce qui est aujour­d’hui interprété comme la zone portuaire fortifiée de la classis Britannica11. L’importance des installations militaires mises au jour, comme un abondant dossier épigraphique attestant le stationnement de soldats et de triérarques de la flotte12, permet d’identifier Boulogne comme le siège principal du commandement de l’escadre provinciale13.

La classis Britannica était donc bien installée dans l’estuaire de la Liane lorsque Clodius Albinus, nouvellement proclamé empereur, débarqua en Gaule pour marcher sur Rome. Les textes ne précisent pas le lieu de ce passage mais sans doute faut-il exclure, au cœur de l’hiver, un itinéraire fort risqué par les bouches du Rhin, alors que les légions de Germanie refusaient de se rallier. La classis Britannica a pu être mobilisée pour assurer le transport des troupes d’une rive à l’autre d’autant plus facilement que le praefectus14 qui en assurait la direction était probablement placé sous l’autorité du légat de Bretagne plutôt que sous celle du légat de Belgique15.

La victoire de Septime Sévère sur Clodius Albinus à l’issue de la bataille de Lugdunum ne fut pas sans conséquence pour le port de Boulogne et, d’une façon plus générale, pour le dispositif militaire en Manche et mer du Nord. À l’extrême fin de l’an 207 ap. J.-C. ou au tout début de l’année 208, Septime Sévère traversait le détroit pour mener une campagne, expeditio felicissima Britannica16, qui dura près de trois années (208-211 ap. J.-C.). Une inscription aujourd’hui disparue17 suggère qu’il a pu transiter par Boulogne. L’objectif et l’ampleur de ces opérations militaires dans le nord de la Bri­tannia sont fort discutés18, mais cette entreprise résultait pour partie de la multiplication des incursions aux frontières écossaises et de la désorganisation des troupes stationnées outre-manche après la défaite de Clodius Albinus. L’expédition, planifiée de longue date, fut précédée d’importants préparatifs, d’infrastructures logistiques en Britannia ou de travaux de réfection des voies en Gaule, comme en témoigne par exemple une borne milliaire de Septime Sévère et de ses fils découverte à Desvres en 2004, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Boulogne19.

Les campagnes militaires de Septime Sévère permirent à l’empereur d’affirmer son autorité sur les troupes de l’ancienne province dissidente. Elles s’accompagnèrent sans doute – ou furent précédées ? – d’une importante réorganisation de la classis Britan­nica. C’est en effet à la charnière des IIe et IIIe siècles que le camp militaire de Douvres, principale base insulaire de la flotte de Bretagne, fut abandonné20. À la même période, le camp boulonnais de la flotte de Bretagne connut une très vaste campagne de restauration. Les datations fournies par l’archéologie sont ici moins précises que celles des textes ou de l’épigraphie, mais un tesson de bol décoré trouvé dans le soubassement d’un mur des nouveaux casernements et attribué au potier Doeccus de Lezoux place ces travaux après 17021. Le style des enduits peints22 comme le mobilier céramique d’une fosse dépotoir associée aux reconstructions23 permettent de repousser la date de ces aménagements à la fin du IIe ou plus probablement au début du IIIe siècle ap. J.-C. Les fouilles récentes de la crypte de la basilique Notre-Dame n’ont pas permis de préciser la chronologie mais ont montré l’étendue et l’ampleur des travaux, qui ne se cantonnèrent pas aux seuls caserne­ments, avec l’arasement et la reconstruction complète de nombreux bâtiments militaires et, parfois, une monumentalisation de ces édifices. S’il n’est donc pas possible aujour­d’hui de confirmer de façon catégorique que cette restructuration des installations du camp fut l’œuvre de Septime Sévère, cette proposition reste la plus probable.

Une mention épigraphique de la classis Britannica, conservée au musée d’Arles24, confirme le maintien d’une escadre permanente sur le littoral de la Manche jusqu’au règne de Philippe l’Arabe, donc un peu avant le milieu du IIIe siècle ap. J.-C. Une désaffection des installations boulonnaises de la flotte à l’occasion « des invasions barbares des années 256-275 » a été un temps évoquée25, mais les travaux les plus récents montrent que les casernes du camp militaire furent occupées et entretenues jusqu’aux années 260-28026, avant d’être détruites par un incendie. Les mêmes traces de ruine par le feu ont été observées en d’autres points du camp militaire, notamment sur le site de la rue Saint-Jean, avec cette fois un terminus post quem de 268-269 ap. J.-C. apporté par une monnaie de Claude II. Les indices convergent donc pour proposer une destruction générale du camp militaire de la classis Britannia à la charnière des années 270 ap. J.-C., peut-être à l’occasion des troubles suivant la mort de Postume – un usurpateur continental auquel les troupes de Bretagne s’étaient ralliées – ou de l’une des incursions franques ou saxonnes que Carausius sera chargé, quelques années plus tard, de combattre.

Cet incendie marque-t-il la fin de la classis Britannica à Boulogne-sur-Mer ? La flotte de Bretagne était-elle encore opérationnelle lorsque, en 285 ap. J.-C., Maximien et Dioclétien dépêchèrent Carausius à Bononia afin « de pacifier, sur le littoral de la Belgique et de l’Armorique, la mer qu’infestaient les Francs et les Saxons »27 ? Si l’on en croit Aurelius Victor, « les deux empereurs le chargèrent d’équiper une flotte »28, ce qui pourrait indiquer que la classis Britannica n’était plus opérationnelle. Pour John Casey, la lutte contre la piraterie devait faire partie des missions de l’escadre, et sa disparition aurait contribué au développement des raids côtiers, jusqu’à ce que Carausius soit missionné pour les combattre29. Pour autant, le Panégyrique de Constance Chlore évoque la « flotte qui jadis protégeait les Gaules », que Carausius avait augmentée en construisant « une multitude de navires »30, ce qui suggère que la classis Britannica était toujours stationnée à Boulogne mais que ses capacités opérationnelles étaient alors insuffisantes pour faire face à l’ampleur des incursions. La construction de multiples fortins pour protéger les côtes de l’est de l’Angleterre pourrait aussi témoigner de cet affaiblissement de la flotte de Bretagne31.

Pour Anthony Birley, Carausius fut probablement nommé dux ou praepositus vexillationibus, des fonctions qui lui donnaient autorité sur d’importants contingents terrestres de Gaule et de Bretagne et qu’il cumulait peut-être avec le titre de praefectus classis Britannicae, que celle-ci ait toujours été en activité ou qu’elle ait été reconsti­tuée32. éric Belot, Véronique Canut et Claude Seillier ont émis l’hypothèse que les bâtiments qui ont succédé aux casernements incendiés sur le site de l’Enclos de l’Évêché aient pu également avoir une fonction militaire33. Mais en l’état actuel de la recherche, le mobilier archéologique issu de ces niveaux ne permet pas de trancher définitivement. Les fouilles de la crypte de la basilique Notre-Dame montrent que ce secteur de la retentura, à l’angle nord du camp militaire, s’est très rapidement relevé des destructions des années 260-280 ap. J.-C.

Carausius, qui prit donc la pourpre et le contrôle de la Bretagne, fit de Boulogne sa tête de pont continentale. Dans la défense de la Britannia, la maîtrise des mers constituait sans nul doute un avantage considérable, d’autant que l’usurpateur était « fort habile dans la manœuvre des vaisseaux, métier que, dès sa jeunesse, il avait exercé pour vivre »34. Il avait par ailleurs entraîné les hommes ralliés à sa cause « aux manœuvres nautiques », tandis que les armées de Maximien, « malgré leur invincible courage, étaient encore novices en matière de guerre navale »35. En conséquence, les premières tentatives de Maximien pour réduire Carausius, grâce à une nouvelle flotte construite sur le Rhin, se conclurent par un échec qui obligea à une paix transitoire36. Quatre ans plus tard, Constance Chlore eut plus de succès en mettant le siège devant Gesoriacum, pour une bataille dont les Panégyriques livrent un récit épique. Alors que

l’océan bouillonnait sous la flotte innombrable de l’ennemi, il bloqua tout à la fois par terre et par mer l’armée installée sur la côte de Boulogne. Il suspendit le flux et le reflux de l’élé­ment liquide en jetant une digue au milieu des eaux privant ainsi les habitants, qui avaient vu les flots baigner les portes de la ville, de toute communication avec la mer toute proche37.

Mais une fois la victoire acquise sur la ville, il lui faudra « consacrer quelque temps à la construction d’une flotte »38 avant de s’engager outre-manche dans la reconquête de la Bretagne.

Au-delà de la fin du IIIe siècle, l’existence d’une escadre permanente ou de navires de guerre est encore moins assurée. Si une flotte a pu se maintenir après la reconquête de la Bretagne, peut-être se résumait-t-elle au stationnement de navires de transport dans l’estuaire de la Liane39. Le récit d’Ammien Marcellin, par exemple, ne mentionne pas explicitement la flotte de Bretagne lorsqu’il relate l’expédition de Lucipin (360 ap. J.-C.), envoyé par Julien rétablir l’ordre aux frontières de la Britannia. Il se rendit à Boulogne au plus fort de l’hiver et s’y procura « des vaisseaux en nombre suffisant pour embarquer tout son monde »40. Le même auteur est plus évasif encore lorsqu’il évoque le passage par Boulogne du comte Théodose (368 ap. J.-C.), qui s’était vu confier « l’élite des légions et des cohortes » pour combattre à son tour sur les frontières et les côtes anglaises41. Côté britannique, la situation est tout aussi obscure. Si le port de Douvres fut bien, en miroir de Boulogne, la base navale insulaire de la classis Britannica jusqu’au IIIe siècle, il est bien difficile au-delà d’identifier le port d’attache d’une éventuelle escadre permanente. Comme le suggère Michel Reddé, l’expérience de la sécession de Carausius a pu interdire de recréer un grand commandement sur les deux rives de la Manche et donc le maintien d’une grande flotte militaire42. De fait, la Notitia Dignitatum n’évoque nullement l’existence de la flotte de Bretagne, alors qu’elle signale la présence d’une série d’escadres fluviales, d’une classis Sambrica probablement stationnée dans les estuaires de la Somme et de la Canche43, ou de flottilles (barcarii) dans le nord de l’Angleterre. Mais l’on sait aussi les carences et les difficultés d’interprétations de ce document, où la ville de Boulogne n’est même pas mentionnée44.

Pour autant, les fouilles boulonnaises réalisées sur le site du terrain Landrot ont mis au jour un tronçon de la courtine tardive protégeant le port45, mal datée mais probable­ment reconstruite à la fin du IIIe siècle. Elle témoigne du rôle stratégique que l’estuaire de la Liane conservait sans doute au IVe siècle. La présence de militaires est également bien attestée par le mobilier funéraire des nécropoles boulonnaises, jusqu’au début du Ve siècle46. Mais il est bien difficile d’attribuer ces sépultures aux troupes éventuellement cantonnées dans la ville ou à des soldats de passage, ou même de déterminer s’ils appartenaient à la marine ou à des unités terrestres.

Derrière les Gesoriacenses muri : la cité de l’Antiquité tardive

Les Panégyriques Latins nous décrivent, à la fin du IIIe siècle, l’Océan qui baignait les portes de la ville, le bassin sinueux du port que Constance était parvenu à barrer d’une digue et les fameux murs de Gesoriacum derrière lesquels s’étaient retranchés les parti­sans de Carausius47. C’est probablement peu après cette usurpation que Boulogne devint, à charnière des IIIe et IVe siècles, le chef-lieu de la Civitas Bononiensium48, se séparant de la cité des Morins dont Thérouanne restait la capitale49. Cette séparation induit vrai­semblablement la fin du statut spécifique de territoire militaire, sous l’autorité du préfet de la flotte.

Comme d’autres cités de la région50, Boulogne connaissait alors un important mouvement de repli urbain, sans doute amorcé dès le milieu du IIIe siècle de notre ère51. Le recul des zones urbanisées est ainsi perceptible, « en négatif », à travers l’extension des nécropoles jusqu’aux abords des fortifications, ou par l’implantation d’inhumations sur les ruines des bâtiments du secteur de Bréquerecque, considéré comme le « quartier civil » de la ville du Haut-Empire. L’habitat s’était progressivement concentré intra-muros, aussi bien sur le plateau de la ville haute que sur le versant du sautoir qui descend vers le port. Si, comme on l’a évoqué plus haut, la restructuration et la réutilisation par­tielle des casernements de l’Enclos de l’Évêché après la destruction de la seconde moitié du IIIe siècle pourraient témoigner du maintien d’une garnison, l’occupation à l’intérieur du castrum n’était plus à usage exclusivement militaire.

Avec ou sans cantonnement militaire, Boulogne conservait au IVe siècle son rôle de carrefour commercial et de point de passage des hommes et des marchandises entre le continent et la Britannia, vers lequel convergeaient tous les itinéraires terrestres dont nous avons connaissance par la Table de Peutinger, copie médiévale d’une carte antique dis­parue de l’Empire romain52. Le maintien d’une station du cursus publicus peut ainsi être déduite d’un passage d’Ammien Marcellin qui évoque le notarius envoyé par Julien César à Boulogne en 360 ap. J.-C. pour « ôter à quiconque la possibilité de traverser le détroit »53. Comme le souligne René Rebuffat54, il ne pouvait empêcher tous les navires des Gaules d’atteindre la Bretagne. Sa mission devait donc être de « couper » le cursus publicus, d’empêcher tout porteur de nouvelle « officielle » de passer outre-Manche. Mais pour que cette mission eût un sens, il était impératif que Boulogne fût alors la seule station du cursus publicus assurant la liaison avec l’Angleterre. C’est d’ailleurs probable­ment à ce même itinéraire que fait référence Aurelius Victor lorsqu’il évoque la fuite de Constantin pour rejoindre son père en Bretagne, exterminant au passage « les chevaux de service public » pour « frustrer dans leur espoir ceux qui le poursuivaient »55.

Les interventions archéologiques récentes, à Boulogne ou sur le littoral de la Côte d’Opale, confirment ainsi l’intensité des circulations de marchandises entre les deux rives de la Manche. Les sites boulonnais livrent par exemple une très grande diversité de productions céramiques d’origine britannique et les importations de black-burnished y sont plus massives que sur tous autres sites du littoral de la Manche56 jusqu’à représenter, dans les niveaux de la fin du IIIe et de la première moitié du IVe siècle du site de la basilique Notre-Dame, près de 11 % du total du mobilier collecté57. Les imitations de sigillée de la région d’Oxford se substituent ici, pour partie, aux importations d’Argonne si présentes sur les sites tardifs de Gaule Belgique. De la même façon, une récente étude de Samuel Lelarge58 sur la diffusion continentale de la vaisselle métallique en alliage d’étain et de plomb (pewter) du sud-ouest de la Britannia montre le rôle joué par le port de Boulogne pour la distribution de ces produits. Le très grand nombre de découvertes recensées permet d’exclure, comme pour la céramique insulaire, une simple circulation « non marchande » ou « d’usage » et de conclure à l’existence de réseaux commerciaux transmanche spécifiques.

Les fouilles réalisées au XIXe siècle sur les nécropoles du Vieil-Âtre et de Bréque­recque ont livré un abondant mobilier qui témoigne également de la prospérité des populations inhumées. Le produit de ces excavations constitue encore aujourd’hui le cœur des collections d’archéologie locale du Musée municipal, avec – entre autres – des réci­pients en bronze, de la vaisselle en étain et des centaines de céramiques ou de verreries. Parmi ces dernières, la plus remarquable est indéniablement une coupe gravée figurant le sacrifice d’Isaac par son père, Abraham, probablement produite dans les ateliers de Cologne et datée par Hélène Chew de la seconde moitié du IVe siècle59. Une récente étude de Jean-Marc Doyen et Jean-Patrick Duchemin sur un corpus de 342 monnaies issues de huit sites boulonnais montre également que la ville portuaire était le lieu d’une activité économique soutenue au Bas-Empire60. Elle l’était particulièrement sous la tétrarchie, avec un premier pic monétaire dans les années 280-290, qui correspondent à l’usurpation de Carausius et aux opérations militaires qu’elle a induit dans la région, un second au milieu du IVe siècle, marqué par la mort de Constantin et le passage par Bononia de son fils Constant, et un troisième pic sous la dynastie des Valentiniens.

La parure monumentale de la cité de l’Antiquité tardive se résume aujourd’hui à l’imposante enceinte urbaine, dont le tracé est relativement bien connu – sans être totale­ment assuré – sur trois des quatre fronts, avec des tours internes quadrangulaires (fouilles de la rue Saint-Jean et de la rue Saint-Martin) et des tours externes circulaires (sondages boulevard Eurvin)61. Chaque fois qu’elle a pu être observée, elle sert de fondation à la courtine médiévale érigée au XIIIe siècle. La courtine est notamment très bien conservée en élévation sur deux sections d’une dizaine et d’une vingtaine de mètres de longueur, dans les sous-sols du château comtal, à l’angle oriental, arrondi62. On y observe, au-dessus du radier de fondation, trois assises de blocs monumentaux en réemploi provenant de monuments funéraires ou d’édifices détruits et, au-dessus, plusieurs rangs de moellons formant l’appareil très régulier de l’enceinte sur lequel repose la voûte en berceau du XIIIe siècle. On notera par ailleurs que, sur le flanc sud-ouest, la question de l’existence d’un « quatrième côté » se pose pour l’enceinte tardo-antique comme pour l’enceinte alto-impériale. La découverte, au pied du rempart, d’une voirie romaine63 ne permet pas de dupliquer ici le schéma observé sur les autres côtés et la mise au jour, en bas de versant, d’une section de courtine de la fortification portuaire tardive interroge le schéma tradi­tionnel en « carte à jouer »64.

Cette enceinte tardive a souvent été considérée comme l’œuvre de Carausius et identifiée aux Gesoriacenses muri du Panégyrique de Constance, à l’abri desquels « cette bande de pirates rebelles »65 s’était réfugiée. Cette attribution, avancée dès le XIXe siècle, repose essentiellement sur l’interprétation des sources historiques : la muraille devait nécessairement avoir été bâtie avant que Constance Chlore ne fasse le siège de la ville. La discussion a été ré-ouverte avec la découverte de l’enceinte du Haut-Empire, qui a pu également servir de refuge aux partisans de l’usurpation. Elle ne peut, en l’état de nos connaissances, être tranchée par l’archéologie puisque les fouilles de la rue Saint-Jean et des sous-sols du château donnent un terminus post quem de 273-274 ap. J.-C. pour la construction de l’enceinte tardive66, mais avec un monnayage qui a pu circuler longtemps après son émission. Il est donc compatible aussi bien avec l’hypothèse d’une édification à l’initiative de Carausius qu’avec celle d’une édification par Constance ou Constantin Ier, pour relever les murs précédemment ébranlés par le siège de la ville.

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Il est souvent difficile de relier précisément un fait archéologique à un événement historique particulier et le cas de Boulogne au temps des usurpateurs ne fait pas exception, comme on le voit ici. Pour autant, il ne fait guère de doute que ces usurpations bretonnes ont particulièrement marqué la cité antique de Gesoriacum / Bononia, « là [où] le trajet est le plus court » pour rejoindre l’île d’Albion67. Et si nous avons, volontairement, centré notre contribution sur le port et la ville de Boulogne, le propos sur l’influence des usurpa­tions insulaires mériterait d’être étendu à l’ensemble des occupations du littoral de la Manche, pour lesquels l’apport de l’archéologie des dernières décennies est considérable. Elle dévoile, pour le IVe siècle et le début du Ve siècle, un dispositif militaire côtier moins concentré, avec des troupes d’importance variable cantonnées le long du rivage, quelque fois un peu en retrait (Zouafques, Étaples, peut-être Marquise, Nempont-Saint-Firmin ou Vron68) pour sécuriser à la fois les principaux axes de circulation et les voies fluviales pénétrant dans l’intérieur des terres. De nombreux sites de l’Antiquité tardive, par exemple les villae de Fréthun, Zouafques et Attin69 ou le site Nempont, attestent également d’une occupation continue du littoral, souvent même d’une certaine prospérité, qui invite à relativiser la portée des incursions franques et saxonnes dont les textes se font constamment l’écho. La chronologie fine et comparée de ces sites reste à faire mais, en baie d’Authie par exemple70, on constate une contraction des occupations humaines entre la fin du IIIe et le début du IVe siècle, puis un renouveau autour des années 320/330. Ces observations contrastent avec le dynamisme de la cité boulonnaise à la fin du IIIe siècle mais il est évidemment tentant de faire le rapprochement avec les événements qui agitent alors le littoral de la Manche, puis avec le calme relatif de la période constantinienne. De la même manière, l’usurpation de Maxime, qui concorde avec le déclin de bon nombre de sites de la baie d’Authie, pourrait avoir eu une incidence notable sur ces occupations littorales.

Annexe

Liste des abréviations

CIL : Corpus Inscriptionum Latinarum [en ligne : https://arachne.uni-koeln.de/drupal/ ?q =de_DE/node/291].

Pan. Lat. : Panégyriques latins, éd. et trad. É. Galletier, 3 vol. , Paris, Les Belles Lettres [« Collection des Universités de France »], 1949-1955.

RIB : Roman Inscriptions of Britain [en ligne : https://romaninscriptionsofbritain.org/].

Notes

1 Hérodien, Historia, III, 7, trad. D. Roques, Paris, Les Belles Lettres [coll. « La Roue à Livres »], 1990. Retour au texte

2 Eutrope, Breviarium, IX, 21, éd. et trad. J. Hellegouarc’h, Paris, Les Belles Lettres [« Collection des Universités de France »], 1999. Retour au texte

3 Panégyriques latins, IV, 6, éd. et trad. É. Galletier, 3 vol. , Paris, Les Belles Lettres [« Collection des Universités de France »], 1949-1955 [désormais abrégé en Pan. Lat.]. Les Panégyriques latins regroupent les discours d'apparat adressés aux Empereurs Maximien, Constance, Constantin et Théodose par des orateurs gaulois des IIIe et IVe siècles. Retour au texte

4 Pan. Lat., IV, 14. Retour au texte

5 Olympiodore, fr. 12, in André Chastagnol, La fin du monde antique de Stilicon à Justinien (Ve siècle et début VIe). Recueil de textes présentés et traduits, Paris, Nouvelles éditions latines, 1976, p. 141. Retour au texte

6 Sur la classis Britannica, sa date de création, son rôle et ses différentes bases potentielles en Grande-Bretagne actuelle, voir notamment au sein d’une très abondante bibliographie : Michel Reddé, Mare Nostrum. Les infrastructures, le dispositif et l’histoire de la marine militaire sous l’empire romain, Rome, École française de Rome, 1986, p. 271‑287 ; Denis B. Saddington, « The Origin and Nature of the German and British Fleets », Britannia, n° 21 (1990), p. 223‑232 ; Gustav Milne, « A Roman Provincial Fleet : the Classis Britannica Reconsidered », in Graham J. Oliver et al. (dir.), The Sea in Antiquity, Oxford, Archaeopress [coll. « BAR International Series », 899], 2000, p. 127‑131; David Masson, Roman Britain and the Roman Navy, Stroud, The History Press, 2003; Boris Rankov, « Roman Warships in the Mare Externum », in Mercedes Urteaga Artigas et María José Noain Maura (dir.), Mar Exterior. El Occidento atlántico en época romana, Roma, Escuela Española de Historia y Arqueología, 2005, p. 61‑70; Christopher Rummel, The Fleets on the Northern Frontier of the Roman Empire from the 1st to 3rd Century, thèse de doctorat inédite, University of Nottingham, 2008, p. 223‑287. Retour au texte

7 Tacite, Historiae, IV, 79, éd. et trad. H. Le Bonniec, Paris, Les Belles Lettres [« Collection des Universités de France »], 1999. Retour au texte

8 Olivier Blamangin, « Actualité de l’archéologie préventive à Boulogne-sur-Mer », in Olivier Blamangin, Angélique Demon et Stéphane Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, Villeneuve d’Ascq, Université Charles de Gaulle-Lille 3 [Hors-série « Art et Archéologie » de la Revue du Nord, 22], 2014, p. 41‑55. Retour au texte

9 Olivier Blamangin et Angélique Demon, « Gesoriacum / Bononia : un port commercial et militaire aux portes de la Britannia », in Olivier Blamangin, Angélique Demon et Christine Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, entre terre et mer, Lille, Presses universitaires du Septentrion, à paraître. Retour au texte

10 Pour une discussion sur la chronologie de la (re)construction du camp des Antonins, voir Wouter Dhaeze et Patrick Monsieur, « Un lot de mobilier céramique de la deuxième moitié du IIIe siècle ap. J.-C. dans la caserne H du camp de la Classis Britannica (Boulogne-sur-Mer, Ancien Évêché, 1982) » in Blamangin, Demon et Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 209‑219. Retour au texte

11 Éric Belot et Véronique Canut, Les fouilles archéologiques du terrain Landrot en basse ville de Boulogne-sur-Mer, 1992-1993, Boulogne-sur-Mer, Service archéologique, 1996 ; Claude Seillier, « De Gesoriacum à Bononia : bilan de trente ans de recherches archéologiques à Boulogne-sur-Mer », in Roger Hanoune (dir.), Les villes romaines du Nord de la Gaule : vingt ans de recherches nouvelles, Villeneuve d’Ascq, Université Charles de Gaulle-Lille 3 [Hors-série « Art et Archéologie » de la Revue du Nord, 10], 2007, p. 133‑146. Retour au texte

12 CIL XIII, 3540; 3542 à 3546. Retour au texte

13 Boris Rankov, « Roman Warships in the Mare Externum », op. cit., p. 65; Christopher Rummel, The Fleets on the Northern Frontier, op. cit., p. 267, 278‑279 et 286. Retour au texte

14 Notamment CIL VI, 1643 ; VII, 18 ; XI, 5632 ; XIV, 5341. Retour au texte

15 Chester G. Starr, Roman Imperial Navy, Ithaca, Cornell University Press, 1961, p. 154. Retour au texte

16 RIB 1143. Retour au texte

17 Philippe Luto, Mémoires sur l’histoire de la ville de Boulogne-sur-Mer et de son comté contenant l’état et la description de l’état présent de la ville et du pays, Bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer, [1733-1746], 16A235, p. 92-93. Retour au texte

18 Nick Hodgson, « The British Expedition of Septimius Severus », Britannia, n° 45 (2014), p. 31‑51. Retour au texte

19 Christine Hoët-Van Cauwenberghe et Javier Arce, « Borne milliaire de l’empereur Septime Sévère et de ses fils trouvée à Desvres (Pas-de-Calais) », Revue du Nord, n° 86/358 (2004), p. 7‑17. Voir également Élizabeth Deniaux, « Septime Sévère et les routes de la future Normandie », Annales de Normandie, n° 24/1 (1992), p. 191‑199. Retour au texte

20 Brian Philp, The Excavation of the Roman Forts of the Classis Britannica at Dover, 1970-1977, Dover, Kent Archaeological Research Unit, 1981. Retour au texte

21 Wouter Dhaeze et Patrick Monsieur, « Un lot de mobilier céramique… », op. cit., p. 210. Retour au texte

22 Éric Belot, « Les enduits peints d’époque sévérienne d’une caserne de la Classis Britannica à Boulogne-sur-Mer : style linéaire et exaltation de la romanité », Revue du Nord, n° 71/280 (1989), p. 105‑151. Retour au texte

23 Wouter Dhaeze et Patrick Monsieur, « Le faciès céramique de la base de la classis Britannica à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Présentation de deux ensembles et synthèse de données », in Blamangin, Demon et Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, entre terre et mer, op. cit., à paraître. Retour au texte

24 CIL XII, 686. Retour au texte

25 Claude Seillier, « Des origines aux invasions du Ve siècle », in Alain Lottin (dir.), Histoire de Boulogne-sur-Mer, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014 [1983], p. 21 ; Belot, « Les enduits peints d’époque sévérienne », op. cit., p. 141. Retour au texte

26 Dhaeze et Monsieur, « Un lot de mobilier céramique… », op. cit. Retour au texte

27 Eutrope, Breviarium, IX, 21. Retour au texte

28 Aurelius Victor, Epitome de Caesaribus, 39, trad. N.-A. Dubois, Paris, Panckoucke [coll. « Bibliothèque latine-française »], 1846, Retour au texte

29 John Casey, Carausius and Allectus: The British Usurpers, New Haven, Yale University Press, 1994, p. 94. Retour au texte

30 Pan. Lat., IV, 12. Retour au texte

31 Reddé, Mare Nostrum, op. cit., p. 439. Retour au texte

32 Anthony Birley, The Roman Government of Britain, Oxford, Oxford University Press, 2005, p. 371-393. Retour au texte

33 Éric Belot et Véronique Canut, « Recherches archéologiques à Boulogne-sur-Mer (septembre 1990-avril 1993) », Revue du Nord, n° 75/301 (1993), p. 57‑87 ; Claude Seillier, « La présence militaire à Boulogne-sur-Mer (F.) au Bas-Empire », in Marc Lodewijckx (dir.), Archaeological and Historical Aspects of West-European Societies. Album Amicorum André Van Doorselaer, Leuven, Leuven University Press [coll. « Acta Archaeologica Lovaniensia, Monographiae », 8], 1995, p. 237‑244. Retour au texte

34 Aurelius Victor, Epitome de Caesaribus, 39. Retour au texte

35 Pan. Lat., IV, 12. Retour au texte

36 Pan. Lat., II, 12; Eutrope, Breviarium, IX, 22. Retour au texte

37 Pan. Lat., VII, 5. Retour au texte

38 Pan. Lat., IV, 7. Retour au texte

39 Reddé, Mare Nostrum, op. cit., p. 279. Retour au texte

40 Ammien Marcellin, Res gestae, XX, 1, 3, éd. et trad. D. Nisard, Paris, Firmin Didot, 1860. Retour au texte

41 Ammien Marcellin, Res gestae, XXVII, 8, 3-6. Retour au texte

42 Reddé, Mare Nostrum, op. cit., p. 627‑628. Retour au texte

43  Roland Delmaire (dir.), Carte archéologique de la Gaule. Le Pas-de-Calais, Paris, Académie des Inscrip­tions et Belles-Lettres, 1994, vol. 2, p. 341‑343. Retour au texte

44 Michel Reddé, « Boulogne-sur-Mer dans le dispositif militaire de l’Empire romain », in Blamangin, Demon et Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 29‑39. Retour au texte

45 Belot et Canut, Les fouilles archéologiques du terrain Landrot, op. cit. Retour au texte

46 Seillier, « La présence militaire à Boulogne-sur-Mer (F.) au Bas-Empire », op. cit., p. 240‑243. Retour au texte

47 Pan. Lat., IV, 6. Retour au texte

48 Notitia Galliarum, VI, 13, éd. A. de Valois, Paris, apud Fredericum Leonard, 1675. Retour au texte

49 Roland Delmaire, « Civitas Morinorum, pagus Gesioracus, civitas Bononensium », Latomus, n° 33/2 (1974), p. 266‑279. ; Id., « Permanences et changements des chefs-lieux de cités au Bas-Empire  : l’exemple du nord-ouest de la Gaule Belgique », in A. Ferdière (dir.), Capitales éphémères. Des capitales de cités perdent leur statut dans l’Antiquité tardive, Tours, Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2004, p. 39‑50. Sur la date de la partition, voir aussi Hoët-Van Cauwenberghe et Arce, « Borne milliaire de l’empereur Septime Sévère », op. cit., p. 15. Retour au texte

50 Hanoune (dir.), Les villes romaines du nord de la Gaule, op. cit. Retour au texte

51  Olivier Blamangin et Benoit Leriche, « Boulogne-sur-Mer : du stade de la Libération à l’Hôpital, nouveaux éléments de topographie urbaine antique et médiévale dans le secteur du Vieil-Âtre », dans Bla­mangin, Demon et Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 57‑78. Retour au texte

52 Par ailleurs, un autre document, l’Itinéraire d’Antonin, qui liste les principaux itinéraires antiques, ne mentionne qu’une seule traversée, entre Boulogne et Richborough : Itinerarium Provinciarum et Itinera­rium Maritimum, in Otto Cuntz (dir.), Itineraria Antonini Augusti et Burdigalense, Leipzig, Teubner, 1929, vol. 1. Retour au texte

53 Ammien Marcellin, Res gestae, XX, 9, 9. Retour au texte

54 René Rebuffat, « Agricola à Boulogne », in Yann Le Bohec (dir.), L’Afrique, la Gaule, la religion à l’époque romaine. Mélanges à la mémoire de Marcel Le Glay, Bruxelles, Latomus [« Collection Latomus », 226], 1994, p. 458‑464. Retour au texte

55 Aurelius Victor, Epitome de Caesaribus, 40. Retour au texte

56  Éric Belot et Véronique Canut, « Céramiques britanno-romaines découvertes à Boulogne et en Boulonnais. Black-burnished is beautiful. Collections d’archéologie romaine du château-musée de Boulogne-sur-Mer », Bononia, n° 25 (1994), p. 9‑17 ; Marie Tuffreau-Libre, Anne Mossmann-Bouquillon et Robin P. Symonds, « La céramique dite black-burnished dans le nord de la Gaule », in Actes du Congrès de Rouen, Marseille, SFÉCAG, 1995, p. 91‑112 ; Sonja Willems, « Les céramiques antiques de Boulogne-sur-Mer : analyse du faciès régional et des contacts transmanche », in Blamangin, Demon et Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 169‑191. Retour au texte

57  Étude de Julie Flahaut, Inrap Hauts-de-France. La proportion de céramique black-burnished est ici exprimée, comme c’est l’usage en céramologie, en pourcentage du « nombre minimum d’individu (NMI) ». Retour au texte

58 Samuel Lelarge, « La vaisselle britannique en alliage étain-plomb en Gaule du Nord : un témoignage des échanges transmanche de l’Antiquité tardive. Premier bilan », in Blamangin, Demon et Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, op. cit., à paraître. Retour au texte

59  Hélène Chew, « La coupe gravée au sacrifice d’Abraham de Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais (France) », Journal of Glass Studies, n° 45 (2003), p. 91‑104. Retour au texte

60 Jean-Marc Doyen et Jean-Patrick Duchemin, « Boulogne-sur-Mer et la Morinie occidentale : premières approches de la circulation monétaire d’un centre urbain et de sa périphérie », in Blamangin, Demon et Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, op. cit., à paraître. Retour au texte

61 Edmond Rigaux, « Rapport sur les travaux de la porte de Calais », Bulletin de la Société Académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, n° 5 (1891), p. 483‑491 ; Ernest-Théodore Hamy, « Rapport sur le mur romain se trouvant derrière le mur du Moyen Age aux remparts de Boulogne », Bulletin de la Société académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, n° 5 (1891), p. 574‑575 ; Edmond Rigaux, « Note sur un mur gallo-romain rue d’Aumont », Bulletin de la Société académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, n° 7 (1904), p. 67‑68 ; Jean-Yves Gosselin, Claude Seillier, Bernard Florin et Mireille Leduc, « Fouille de sauvetage du camp de la Flotte de Bretagne à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) », Septentrion, n° 8/33 (1978), p. 18‑22 ; Pierre Leman, « Boulogne – Informations archéologiques – Circonscription du Nord-Pas-de-Calais », Gallia, n° 39/2 (1981), p. 251‑252 ; Claude Seillier, « Tours romaines et médiévales de l’enceinte de Boulogne-sur-Mer », Bulletin de la Commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, n° 13/1 (1991), p. 73‑78 ; Id., « Boulogne-sur-Mer », op. cit., p. 236 et 240 ; Éric Belot et Véronique Canut, Remparts de la Haute Ville / Boulevard Eurvin 1998, Rapport de sondages, Service archéologique municipal de Boulogne-sur-Mer, 1999 ; Jean-Yves Gosselin et Claude Seillier, « Fouilles de Boulogne-sur-Mer  : enceinte du camp de la flotte romaine de Bretagne, rue Saint-Martin », Histoire et archéologie du Pas-de-Calais. Bulletin de la commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, n° 21 (2003), p. 3‑10. Retour au texte

62 Claude Seillier et Jean-Yves Gosselin, « Les substructions antiques du château des comtes de Boulogne », Septentrion, n° 5/23‑24 (1975), p. 71 ; Belot et Canut, Les fouilles archéologiques du terrain Landrot, op. cit., p. 36‑42. Retour au texte

63 Éric Belot et Véronique Canut, Boulogne-sur-mer. Remparts de la Haute-Ville / Boulevard du Prince Albert, Rapport de sondages, Service archéologique municipal de Boulogne-sur-Mer, 1998. Retour au texte

64 Belot et Canut, Les fouilles archéologiques du terrain Landrot, op. cit., p. 33‑36. Retour au texte

65 Pan. Lat., IV, 6. Retour au texte

66 Blamangin et Demon, « Gesoriacum / Bononia : un port … », op. cit. Retour au texte

67 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, IV, 30, trad. É. Littré, Paris, Les Belles Lettres [coll. « Classiques favoris »], 2016. Retour au texte

68  Claude Seillier, « Développement topographique et caractères généraux de la nécropole de Vron (Somme) », Archéologie médiévale, n° 16 (1986), p. 7‑32 ; Michel Philippe, « L’occupation du territoire d’Étaples (Pas-de-Calais) durant l’Antiquité gallo-romaine : un état des connaissances après deux siècles de fouilles et trouvailles », Sucellus, n° 55 (2004), p. 32‑50 ; Jean-Claude Routier, Roland Delmaire, Sébastien Lepetz et Jean-Luc Collart, « Le site gallo-romain de « Wolphus » à Zouafques (62) », Revue du Nord, n° 93/393 (2011), p. 79‑165 ; Jérôme Maniez, « Un bâtiment cultuel du Bas-Empire à Marquise (Pas-de-Calais) », in Blamangin, Demon et Révillon (dir.), Actualité de la recherche archéologique à Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 115‑130 ; Samuel Lelarge, « L’établissement tardo-antique de Nempont-Saint-Firmin (Pas-de-Calais). Bilan et perspectives de recherche en baie d’Authie », in Blamangin, Demon et Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, op. cit., à paraître. Retour au texte

69  Jean-Daniel Demarez, « La villa gallo-romaine de Fréthun », Revue du Nord, n° 73/292 (1991), p. 173‑194 ; Routier, Delmaire, Lepetz et Collart, « Le site gallo-romain de « Wolphus » », op. cit. ; Jean-Claude Routier et Stéphane Révillion, « Le site gallo-romain des «  Trente  » à Attin (Pas-de-Calais) : une occupation du Bas-Empire en vallée de Canche », Revue du Nord, n° 89/373 (2007), p. 89‑100 ; Lelarge, « L’établissement tardo-antique de Nempont-Saint-Firmin », in Blamangin, Demon et Hoët-Van Cauwenberghe (dir.), Boulogne antique, op. cit., à paraître. Retour au texte

70 Richard Rougier, Christophe Hosdez et Cyrille Chaidron, « Une fouille préventive à Quend », Revue archéologique de Picardie, n° 3/1 (2008), p. 203‑246 ; Lelarge, « L’établissement tardo-antique de Nempont-Saint-Firmin », op. cit., à paraître. Retour au texte

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Référence électronique

Olivier Blamangin et Angélique Demon, « Gesoriacum / Bononia au temps des usurpateurs », Grandes figures historiques dans les lettres et les arts [En ligne], 8 | 2019, mis en ligne le 15 juillet 2019, consulté le 17 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/figures-historiques/278

Auteurs

Olivier Blamangin

Inrap Hauts-de-France, Halma UMR 8164

Angélique Demon

Service Archéologique de la ville de Boulogne-sur-Mer, Halma UMR 8164

Droits d'auteur

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