Biographie et hasard ou la vie et l’écriture au gré du vent

Introduction

Texte

En 1986, dans les Actes de la recherche en sciences sociales, Pierre Bourdieu met en garde le sociologue contre le (mauvais) usage que celui-ci pourrait faire d’une forme trompeuse, éminemment rhétorique, qui donne une fausse impression de cohérence : le récit de vie1. La portée de l’article a été étendue par la critique littéraire qui s’en est emparée2, comme en témoigne le nombre des articles sur la biographie en tant que genre qui reprennent, dans leur texte, le titre du sociologue et qui interrogent, à leur tour, « L’Illusion biographique ».

Comme le souligne Pierre Bourdieu, la première de toutes les illusions serait de considérer que l’existence pût être mise en récit et que le récit lui-même représentât la vie :

Parler d’histoire de vie, c’est présupposer au moins […] que la vie est une histoire et qu[ʼ] une vie est inséparablement l’ensemble des évènements d’une existence individuelle conçue comme une histoire et le récit de cette histoire.3

Le danger encouru n’est pas seulement d’une réduction abusive de la richesse de l’expérience ou d’une sélection biaisée, nuisible à l’objectivité attendue4. En effet, le récit s’appuie sur une cohérence artificielle qu’elle induit par ailleurs, du fait d’un certain nombre de lieux communs attendus : l’enchaînement des événements, l’idée d’une carrière, les choix décisifs qu’il convient de faire dans l’existence, un itinéraire en somme où la linéarité domine5. À cela, on pourrait ajouter le caractère historiquement démonstratif du genre littéraire lui-même qui a eu, pour vocation première, d’édifier et de mettre en avant des exemples à suivre ou à éviter. Mais bien que la critique reconnaisse volontiers l’effet de trompe-l’œil sur lequel s’appuie le geste biographique, bien peu de travaux font l’hypothèse de l’incohérence résiduelle dans les biographies, et parmi les sources des discontinuités narratives, bien peu évoquent le rôle du hasard dans l’expérience de vie6. Or, l’absence de calcul, de volonté du sujet, d’intentionnalité, qu’elle soit divine ou strictement individuelle, est associée sémantiquement au hasard7 et sape fondamentalement un récit fondé sur l’enchaînement de causes et d’effets et sur la continuité d’un sujet. C’est d’ailleurs au nom précisément du parcours de vie supposé que l’acte biographique a été mis en branle. Tout au plus, trouve-t-on de façon récurrente l’expression d’écriture rhapsodique8 pour désigner une nouvelle façon d’écrire une vie qui laisserait plus de place à l’imprévisible et à l’inexplicable, les deux ne se superposant pas nécessairement.

Il est vrai que nombre de traits propres au genre biographique sont hostiles au hasard. Même si des ruptures narratives peuvent exister, elles ne sont pas nécessairement associées au fortuit, loin s’en faut. Si dans la Vie des saints, qui constitue une des matrices historiques du genre biographique9, la conversion peut se marquer par une grande rupture, à l’instar de Paul sur le chemin de Damas, le motif de la transformation brutale et soudaine de la première identité de Paul ne doit rien, par définition, à l’aléatoire. La « révélation » miraculeuse « explique le changement d’orientation de l’existence de l’apôtre »10 afin de montrer comment « Dieu élargit le cercle des élus » en choisissant des convertis surprenants11. La rupture est, en ce sens, récupérée par une visée pragmatique édifiante et pleinement reconnaissable. À l’inverse de ces exemples pieux et édifiants, le repentir final dans les Vies de criminels marque également, au-delà de la punition terrestre éventuelle du crime, une forme de cassure dans l’itinéraire qui avait été choisi jusque-là par le bandit endurci. La transformation profonde du mauvais sujet devient une sorte de « passeport pour l’éternité » pour reprendre Françoise du Sorbier12. À ce titre, cette cassure biographique est une manifestation éclatante de la grâce qui donne sens à l’inconséquence elle-même.

Dans sa forme laïcisée de la Vie du grand homme, autre genre biographique topique, le récit fortement téléologique témoigne également d’une forme d’élection qui, néanmoins, sera moins celle de la rupture cette fois, que celle de la continuité. Celle-ci est fréquemment marquée par le motif de l’enfant chez qui le talent se manifeste à un âge précoce. Le portrait littéraire que Prosper Mérimée dresse de Charles Nodier est révélateur d’un motif qui a pour but d’attester de la singularité de l’écrivain. Savoir reconnaître les premiers signes de cette singularité même est le propre de celui qui rend hommage, par l’écriture, à ces figures d’exception dont il dépeint l’existence. Pour Mérimée, c’est la marque même du bon biographe ou du bon portraitiste :

L’éducation que M. Nodier reçut tout enfant dans la maison paternelle, en décidant de sa vocation, eut la plus grande influence sur sa carrière littéraire. Il me semble que son style, sa méthode, étaient déjà formés à une époque où la plupart des gens de lettres s’ignorent eux-mêmes. Qu’il me soit permis d’appeler votre attention sur ses premières années.13

Si la vocation est synonyme ici de talent, sa connotation religieuse originelle témoigne du passage, maintes fois constatée, de l’édification par la vie des saints à celle des grands hommes identifiés comme tels14. Le talent est, en effet, pour Littré, une « habileté donnée par la nature ou acquise par le travail »15. Les tenants de l’acquis ou de l’inné s’accordent pour donner à cette aptitude un rôle clef dans le récit de l’artiste ou de l’écrivain, car le talent permet de dessiner tout un itinéraire jusqu’à la manifestation artistique ou littéraire effective de ce qui n’était qu’en germe. Le talent témoigne ainsi d’une élection qui évacue toute part du hasard et de l’accidentel, pour privilégier au contraire une sorte de prédestination perceptible a posteriori.

Même des schémas de pensée plus sceptiques et moins marqués cette forme de prédestination laïque se prêtent à des modes de récits qui minimisent le hasard in fine. En effet, ils intègrent les événements contingents dans le récit d’une construction progressive de la personnalité. Ce faisant, l’empirisme qui suppose que chaque être singulier est modelé par la somme de ses expériences a favorisé le développement de la forme biographique, comme la critique l’a souligné16 en constatant la double émergence en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle des romans autour de la vie d’un personnage fictif et des biographies de personnages célèbres17. Comme le souligne Frédéric Regard, l’expérience, malgré toute sa diversité et les impressions souvent fugitives qu’elle suscite, parvient à créer, par la construction rhétorique du récit, l’image d’une identité personnelle « qui entretient avec la mémoire comme avec l’imagination des rapports complexes »18. L’empirisme humien aboutit à « une certaine autonomisation de la sphère psychique »19. Les facultés de l’esprit ont cette capacité à modeler les impressions, les sensations et les images et à les reconfigurer de façon à donner l’illusion d’une continuité, selon le principe que « c’est notre imagination qui lie la chaîne d’idées et nous donne l’illusion d’un ordre indépendant des choses »20. L’illusion [auto]biographique est par conséquent inhérente au fonctionnement même de l’esprit, la sympathie et le transfert permettant au biographe de restituer chez autrui ce sentiment d’identité personnelle que le sujet ressent. Aussi l’empirisme n’exclut-il pas la linéarité téléologique d’un récit essentiellement centré sur un personnage principal21 dont la vie même structure l’œuvre avec un début, un milieu et surtout une fin.

Les schémas déterministes, enfin, par définition presque, ne sont guère plus favorables au hasard dans la forme narrative biographique elle-même, qu’ils soient fondés sur l’anatomie22, sur l’économie ou sur la psychanalyse, pour prendre certains des modèles qui ont été les plus utilisés et étudiés. Bien que le déterminisme matérialiste fasse éclater les illusions d’une conscience susceptible de faire des choix libres et d’agir volontairement23, l’évènement fortuit, quand il est évoqué, a une valeur essentiellement indiciaire qui vient confirmer le schéma déterministe global dans lequel il s’inscrit. Comme le souligne Daniel Madelénat, avec la psychanalyse « on échappe à la classique cartographie (intentions, volontés, sentiments, passions…) pour entrer dans un Eldorado de l’herméneutique »24, ce qui vaut à cette approche les reproches d’Anthony Storr, lorsqu’elle est appliquée à la biographie littéraire. Celui-ci souligne, en effet, combien le schéma psychanalytique se caractérise par sa systématicité, de sorte qu’en matière de biographie, la psychanalyse freudienne privilégie, selon lui, la cause ultime et réduit, parfois abusivement, la part de la différenciation individuelle et des faits singuliers au profit de lois psychiques universelles25. Les accidents imprévisibles tels qu’ils sont narrés donnent lieu à des condensations, des déplacements, des élaborations secondaires dans lesquels leur insignifiance ou leur caractère involontaire sont niés, parce que « l’affect lié à la représentation est changé, plus précisément renversé en son contraire, selon le mécanisme de défense bien connu. »26

Ces quelques précisions, pour rapides qu’elles soient, sont nécessaires pour faire sentir à quel point l’interrogation sur la place du hasard dans la biographie va à l’encontre des attentes liées au genre, même en ces temps où « le biographique en régime postmoderne »27 est censé dominer : écrire une vie, c’est avant tout pouvoir en rendre compte, l’expliquer. Pourtant, malgré ces résistances, l’hypothèse de l’aléatoire et de l’irréductibilité du contingent peut être fructueuse. Elle permet d’étudier le fonctionnement profond du récit, étant donné que le schéma causal, du post hoc propter hoc, se trouve subverti, par l’intrusion de l’accidentel et du non-intentionnel. Le biographe se trouve confronté à un mystère que ni la référence au divin, ni les lois de la nature ne peuvent entièrement lever.

Les travaux qui sont présentés ici font suite, à la fois, à une journée d’étude qui s’est tenue à Lille en 2019 et à un appel publié par le Réseau ALEA : Figurations/Configurations artificielles du hasard, lié au projet ANR Figurations/Configurations du hasard en Occident (littérature/arts/sciences/philosophie – XVIe-XXIe siècles). Les trois premiers articles s’intéressent à la figure du génie qui, depuis le XVIIIe siècle, a donné lieu à des narrations qui avaient pour but d’expliquer son avènement tout en conservant son exceptionnalisme28 ; les deux derniers étudient des formes contemporaines de récits de vies biographiées et s’interrogent sur la manière dont la multiplication des coïncidences brouille les frontières génériques et ont une incidence esthétique et éthique.

Le point de départ de ce numéro est celui d’un empirisme radical qui perturbe certains des présupposés de l’empirisme britannique, dont nous avons évoqué plus haut les conséquences narratives. Caroline Grapa se replace dans les débats philosophiques et religieux du XVIIIe siècle et rappelle que « le hasard ne constitue pas en principe précisément un modèle explicatif des phénomènes ». Ce faisant, en prenant pour hypothèse le hasard, Helvétius prend à contre-pied les valeurs admises et la vision du hasard en cours à son époque, tant dans les milieux religieux que dans les cercles des philosophes, dans ses deux ouvrages que sont De l’Esprit et De l’Homme. Si, d’un côté, l’agentivité du personnage historique s’en trouve interrogée, c’est pour mieux mettre l’accent, de l’autre, sur la multiplicité des événements, purement contingents, qui ponctuent les existences. L’individu tel qu’il se forme résiste aux explications, parce que du fait même du nombre de combinaisons possibles, l’enchaînement des causes et des effets semble illisible, imprévisible et ironique. En ce sens, le génie devient le fruit du hasard et non d’une quelconque prédestination.

Bien que Scott ne partage pas du tout le matérialisme d’Helvétius, son autobiographie met également en avant les ironies du hasard dans son parcours et dans celui de ses proches. L’article qui lui est consacré montre que c’est une version tout à fait laïcisée de la Fortune qui domine le récit de sa jeunesse et de ses premiers succès. Les circonstances ont souvent décidé pour lui de ce qu’il deviendrait, il s’est laissé porter et il ne lui restait qu’à réagir au mieux face au malheur comme au succès. Cette position éthique l’amène ainsi à refuser farouchement l’image de l’écrivain de génie, pourtant si populaire, objet de toutes les curiosités du public. Il est suivi en cela par son gendre John Gibson Lockhart qui publie ce texte qui était resté inédit, en tête de sa propre biographie. Cette position inaugurale fait primer ainsi l’image voulue par Scott sur les stratégies d’hommage développées par Lockhart, destinées pourtant à justifier l’auteur après la faillite qui l’avait terrassé. L’intrusion du hasard ou de la Fortune déstabilise, en ce sens, la visée pragmatique du texte biographique même.

À son tour, Serge Linarès s’intéresse à la déconstruction possible de la figure du génie au travers du personnage si complexe de Picasso. Il constate que « l’évolution [du peintre] ne répond pas à une logique de la cohérence et de l’orientation ; elle érige l’expérience et le hasard en moteurs du changement. » Pourtant la plupart des biographes étudiés résistent à la représentation de l’imprévisible, de l’accidentel ainsi qu’au présentisme affirmés par l’artiste lui-même, préférant renouer avec les mythes romantiques de la vocation, au lieu d’inventer en somme de nouvelles formes rhapsodiques plus en accord avec la modernité même de Picasso. En cela, la grandeur du génie offre comme une sorte de rempart à la perte de sens contemporaine.

En effet, la désillusion historique contemporaine ne nécessite-t-elle pas en effet de rompre avec l’image rassurante d’une personnalité unifiée et avec le carcan du récit téléologique ? Véronique Léonard-Roques étudie le cas de l’œuvre de W. G. Sebald. Elle montre comment « la mise en scène du hasard dans le recueil de vies relève d’un « bricolage » des associations et des coïncidences » ; cette place du contingent et du fortuit est conforme à l’expérience d’un auteur marqué par l’expérience de l’exil, de la rupture et du déracinement. Le geste biographique se traduit ainsi par des micro-récits qui brouillent les distinctions génériques et dans lesquels témoignages, récits oraux et photographies sont insérés sous forme de montages expérimentaux.

La même désillusion historique marque la réflexion d’Alison Boulanger qui part des cas de Claude Simon et d’Hannah Krall. Dans leurs romans à forte charge biographique, ces deux auteurs n’ont eu de cesse de revenir à la guerre et aux expériences historiques traumatiques du XXe siècle. C’est l’ambivalence même de leur rapport à l’Histoire qui se trouve au centre de l’étude, puisque l’existence disloquée peut apparaître aussi bien comme le fruit du hasard que celui d’un destin déterminé par une puissance supérieure. Cette ambivalence témoigne encore une fois d’une résistance à la dislocation et à la perte de sens, dans un contexte douloureux et tristement absurde.

 

Peut-on affirmer avec Catherine Peters que la nature même de la forme biographique est conservatrice et se prête peu à toute déconstruction29 ? Le traitement du hasard dans les récits biographiés pourrait le laisser entendre, si on s’en tenait à certains des exemples contemporains que nous avons examinés. En effet, comme nous l’avons montré, certains auteurs hésitent entre un cadre explicatif qui convoquerait l’intervention d’événements aléatoires et un autre qui convoquerait au contraire l’intervention d’un destin. Cette hésitation même témoigne d’un malaise ou tout du moins d’une résistance à ce qui relève de l’imprévisible et l’inexplicable. L’accidentel, le fortuit se trouvent ainsi comme en attente de traitement ou comme une sorte de résidu nécessaire, puisque l’excès de cohérence serait ressenti comme trop artificiel et romanesque. La prédilection du genre pour le récit de la vocation, qui semble aller à l’encontre des innovations et les désenchantements de la modernité, va dans le même sens. C’est, paradoxalement, au sein même de l’empirisme qu’un autre cadre de pensée fondé sur l’aléatoire a pu apparaître, même si c’est de façon plus marginale. Malgré une prédilection certaine pour des récits de vie fondés sur des expériences cumulées qui font sens et sur des événements dont on postule au fond le caractère marquant, l’empirisme radical, avant même les théories du chaos, laisse une place à la discontinuité et à la complexité des causes infimes qui peuvent intervenir, de façon non mesurable et de manière imprévue, dans les existences.

Notes

1 Voir Pierre Bourdieu, « L’Illusion biographique », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 62-63, 1986, p. 69-72. Retour au texte

2 Voir notamment l’article de Serge Linarès dans ce numéro. Retour au texte

3 P. Bourdieu, op. cit., p. 69. Retour au texte

4 Voir l’introduction de John Batchelor, in, du même (dir.), The Art of Literary Biography, Oxford, Clarendon Press, 1995, p. 3. Retour au texte

5 P. Bourdieu, op. cit., p. 69. Retour au texte

6 Voir le sous-titre d’Isabelle Ullern, « Le « texte kofmanien » entre hasard et destin – la lecture recouvrant les incertitudes du passé, son potentiel, pour sauver la voix du texte ? », in Isabelle Ullern, « La philosophie « biographée » selon Sarah Kofman », L’Atelier du Centre de recherches historiques [En ligne], 21 | 2019, consulté le 15 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org.ressources-electroniques.univ-lille.fr/acrh/9933 ; DOI : https://doi-org.ressources-electroniques.univ-lille.fr/10.4000/acrh.9933 , p. 5. L’ouvrage Cleopatra’s Nose : Randomness in History de Jakob Sjolander (2022) est un ouvrage de vulgarisation. Si l’idée selon laquelle l’histoire suit des schémas chaotiques s’impose au grand public, la biographie semble en retrait de ces évolutions, malgré la référence récurrente à la fameuse phrase de Pascal sur le nez de Cléopâtre, qui est prise comme modèle pour ces schémas chaotiques. Pour la différence entre les explications chaotiques et aléatoires en histoire, voir notamment G. Liveley., « Cleopatra’s Nose, Naso and the Science of Chaos », Greece & Rome, 49(1), 2002, p. 28-30, URL : https://www.proquest.com/scholarly-journals/cleopatras-nose-naso-science-chaos/docview/200013530/se-2 Retour au texte

7 Voir notamment l’article « hasard » du Dictionnaire de Littré, https://www.littre.org/definition/hasard Retour au texte

8 Voir notamment Bourdieu citant Robbe-Grillet et son essai de 1984, Le Miroir qui revient, op. cit., p. 70. Voir également I. Ullern, op. cit., qui emploie le terme cinq fois, p. 5, p. 9, deux fois, p. 11 et p. 13, à propos de la biographie de Nietzsche. Retour au texte

9 Voir Daniel Madelénat, La Biographie, Paris, PUF, 1984, le chapitre II, « Histoire » (p. 32-74), qui fait, comme son titre l’indique, l’historique des grandes formes biographiques. Retour au texte

10 Élian Cuvillier, « La conversion de Paul, regards croisés », Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires [En ligne], 6 | 2009, consulté le 15 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/cerri/373 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cerri.373 § 6. Retour au texte

11 Ibid., § 11. Retour au texte

12 Françoise du Sorbier, « Le Paradoxe du criminel », Poétique, 63, septembre 1985, p. 381. Retour au texte

13 Prosper Mérimée, Portraits historiques et littéraires, Paris, Michel-Lévy, 1874, p. 114. Retour au texte

14 Voir notamment Daniel Madelénat, op. cit., p. 45-61 ; Ann Jefferson, Le Défi biographique, trad. Cécile Dodouyt, Paris, PUF, 2012, p. 71-74 sur le Génie. Retour au texte

15 Dictionnaire, op. cit., https://www.littre.org/definition/talent Retour au texte

16 Daniel Madelénat, op. cit., p. 53-56. Retour au texte

17 Frédéric Regard, « Introduction », in, du même (dir.), La Biographie littéraire en Angleterre (XVIIe-XXe siècle), Presses Universitaires de St Etienne, 1999, p. 19. Voir également Françoise du Sorbier, op. cit., passim, pour le cas de la vie des criminels, particulièrement propice aux confusions génériques. Retour au texte

18 Ibid. Retour au texte

19 Jean-Pierre Grima, « L’imagination dans le Traité de la nature humaine », Philosophique, 12 | 2009, p. 50. https://doi-org.ressources-electroniques.univ-lille.fr/10.4000/philosophique.144, consulté le 17 mars 2023. Retour au texte

20 Ibid., p. 59. Retour au texte

21 Catherine Peters, « Secondary Lives », in John Batchelor (dir.), The Art of Literary Biography, op. cit., p. 44. Retour au texte

22 On songera notamment aux débats autour du matérialisme supposé de Gall (cf. Jean-Baptiste Demangeon, Physiologie intellectuelle, ou l’Esprit de l’homme considéré dans ses causes physiques et morales, d’après la doctrine de Gall, de Spurzheim et d’autres auteurs, avec un rapprochement comparatif des instincts qui remplacent l’intelligence dans les brutes, 3e édition, enrichie de plusieurs observations nouvelles, Paris, Fortin, Masson et Cie, 1843, http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30321202s, p. 2sq). Retour au texte

23 Nous évacuons volontairement ici la question complexe du compatibilisme qui a cherché à concilier liberté et déterminisme. Retour au texte

24 Daniel Madelénat, op. cit., p. 102. Retour au texte

25 Anthony Storr, « Psychiatry and Literary Biography », in John Batchelor (dir.), The Art of Literary Biography, opcit., p. 76-77. Storr met l’accent sur un certain nombre d’erreurs historiques. On ne retiendra ici qu’un cas, celui de Dostoïevski chez qui Freud décèle de fausses crises épileptiques qui résulteraient d’un conflit avec un père autoritaire et abusif, alors que ce dernier veillait au contraire à ce que ses enfants ne soient jamais battus. Retour au texte

26 Serge Doubrovsky, « Sartre : Autobiographie/Autofiction », RSH, 224, 1991-1994, Le Biographique, Alain Buisine et Norbert Dodille (dir.), p. 23. Retour au texte

27 Alain Buisine, « Biofictions », RSH, 224, op. cit., p. 12. La suite enfonce en quelque sorte le clou d’un nouveau programme littéraire qui, en matière de biographie, peine parfois à s’imposer : « C’en est fini de l’illusion positiviste d’une possible résurrection littéraire du sujet comme totalité venant prendre sens dans un récit ordonné. » Retour au texte

28 Voir notamment Ann Jefferson, op. cit., p. 72, et le caractère « inimitable » et fondamentalement novateur que Condillac notamment prête au génie. Retour au texte

29 Catherine Peters, « Secondary Lives : Biography in Context », op. cit., p. 44. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Fiona McIntosh-Varjabédian, « Biographie et hasard ou la vie et l’écriture au gré du vent », Grandes figures historiques dans les lettres et les arts [En ligne], 12 | 2023, mis en ligne le 23 juin 2023, consulté le 03 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/figures-historiques/470

Auteur

Fiona McIntosh-Varjabédian

Université de Lille
ULR 1061, ALITHILA, Analyse Littéraire Histoire de la Langue

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